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journal de Michèle Ebongue

Environnement : De la poussière, encore de la poussière, toujours de la poussière

12 Février 2020 , Rédigé par Ebongue Michele

 Environnement : De la poussière, encore de la poussière, toujours de la poussière

Depuis la fin d’année 2019, la cité économique connait une nouvelle saison en plus des quatre existantes. Même si celle-ci peut être éliminée par les autorités locales, rien n’est mis en place pour que ça se fasse.

Douala en ces jours n’est pas différent du 10e arrêt Nkoabang à Yaoundé. La poussière s’est emparée de la ville. Dans quelques mois seulement, soit en Avril 2020, le pays va accueillir la CHAN, d’où l’initiative du gouvernement à enjoliver les routes.

Ndokoti, Ndongbong, Bépanda sont quelques-uns des quartiers dont les routes connaissent un embellissement. L’aspect de certains de ces quartiers laisse déjà entrevoir le changement, mais pour d’autres, c’est le nuage total. Vous savez qu’il n’y a vraiment pas de voies de contournement au Cameroun. Venez donc voir à quoi ressemblent désormais nos rues. Ne parlons pas de nous, malades ambulants. Nous citoyens, sommes les vraies victimes de cette affaire. D’aucuns vont certainement dire que le changement à son revers. C’est peut-être vrai, mais il faut réfléchir à tout. On aurait pu éviter l’avalanche de poussière actuelle. Je vous assure que si vous avez un ami ou un frère  benskineur, il vous sera difficile de le reconnaître après être passé par ces quartiers. Hier encore, quand je me rendais à Ndongbong, j’avais de larmes aux yeux. Non pas parce que je compatissais aux souffrances des habitants de ce quartier, mais parce que mes yeux avaient pris un bon bain de poussière. Ma bouche et mes narines n’étaient pas en reste. Je ne sais pas comment j’arrive encore à parler normalement, c’est un vrai miracle. Mais le plus bouleversant dans tout cela, c’est de voir mes amis « benam » conduire sans lunettes de protection. Et comme ces derniers sont toujours pressés, tu te dis à toi-même : c’est vrai que  ces gens sont uniques hein. Un gar conduit sans cache-nez, sans lunette, sans rien, et file comme l’éclaire. Toi qui es assise dernière, tu n’arrives plus à ouvrir tes yeux malgré le port des porches.  Mais lui, il conduit sans aucune difficulté. Afin c’est ce qu’il laisse entrevoir en tout cas. C’est en fait ça qui fait pitié. C’est vrai que des fois ça peut paraître amusant, surtout lorsque tu quittes cet endroit, et constates que tu es la seule personne à être sale.

De l’eau pour arroser

Les maux et la situation inconfortable qu’engendrent cette poussière pourraient en effet interpeller les autorités, mais non.  Personne pour arroser les rues. Mais à quoi servent donc nos sapeurs-pompiers ?  Quand je pense comment en occident, les sapeurs ne servent pas qu’à éteindre le feu. Encore qu’ici, ils n’arrivent même pas à le faire, parce que soit en retard, soit dépourvus d’eau. Ailleurs, ils sont tout simplement des secouristes et viennent en  aide lors des inondations, des accidents, et des sauvetages etc. Tandis qu’ici, je cherche encore le domaine dans lequel ils excellent. Pourtant, ces derniers auraient pu être d’une grande utilité pour les populations en limitant les dégâts de la poussière due à la réfection des routes. C’est vrai qu’en y pensant, je me demande également où sont ces camions des forces de maintien de l’ordre ? Ces camions anti-émeutes qui ont pour habitudes de pulvériser de l’eau (mami water) aux manifestants. C’est le moment de se rendre utile, c’est le moment d’arroser à volonté. Et croyez-moi que cette fois-ci, personne ne vous critiquera. Au contraire, votre geste sera apprécié et acclamé de tous. S’il vous plait, soyez utile pour une fois, arrosez.

Michèle Ebongue

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