Samuel Eto'o au chantier

Alors que la cellule de communication de MTN Cameroon annonçait la venue du Gouverneur de la région du Littoral mardi dernier aux 21 Days of Yellow care, c’est Samuel Eto’o Fils qui nous a honoré de sa présence.

Pour une surprise, c’en était une. Aucun invité, si ce n’est le président de l’association « Donnons-nous la main », soit la personne ayant sollicité MTN Cameroon pour la construction d’un centre de formation pour personnes défavorisées à Douala, et le staff de l’entreprise de télécommunications n'étaient au courant de la venue du 9. Surtout que quelques minutes seulement après notre (mes confrères et moi) arrivée au quartier Essengue situé dans le 1^er arrondissement du département du Wouri, l’on nous informe de la présence de la secrétaire du Gouverneur. Alors que nous la connaissons tous, personne ne s’est demandé comment elle est devenue si distante, car elle ne peut rester loin des journalistes. Mais à notre grande surprise, nous n’avons pas vu l’ombre de Carole. Mais ça n’a attiré l’attention de personne.

Le gars est prêt

Quelques minutes plus tard, c’est une grosse bagnole fumée qui gare. Comme toujours, je suis perdue et ignore ce qui se trame. J’entends des éclats de rire, je vois un petit attroupement, des gens qui s’éloignent peu à peu du chantier, et ça ne me dit toujours rien. C’est quand j’entends une poignée de gens qui a vu Samuel Eto’o sortir de la voiture crier son nom que je me rends compte que c’est la star de football qui est là. Mais où est donc passé le Gouverneur ? était ce pour éviter des embouteillages que MTN Cameroon a menti sur l'identité de son hôte ? Peu importe la raison, Samuel Eto’o est bien présent. Les membres de la cellule de communication le dirigent vers le chantier, après l’arrêt vers le matériel de sécurité, notamment les gants et un casque. Et ça y est, Eto’o se lance. Le gars tourne le béton comme s’il l’avait fait au paravent. On dirait qu’il a fait les chantiers avant de faire carrière dans le football. Il le fait sans salir ses vêtements de sport (de marque) qu’il arbore. Sa tennis grise Nike n’est ni mouillée, ni sale. Mais comment il fait ? Moi je n’ai encore touché à rien, mais le jeans bleu que j'ai porté pour la circonstance n’est plus attirant. Ma puma (Oui, je porte aussi les marques. Eto’o n’est pas le seul à se faire plaisir) noire est recouverte de béton et de sable. Mais je ne crains rien, parce que je ne suis pas la seule dans cet état. Ici, c’est tout le monde qui est sale, enfin, presque, puisque le Goaleador ne l’est pas.

Le selfie manqué

Deuxième descente de Samuel, la visite du chantier. A vrai dire, c’est la première phase. Le Pichichi fait le tour, et salue Martin Camus Mimb, le Président de « Donnons-nous la main ». Et puis, taf ! Le bassa sort. Je ne saisis plus rien, mais les gens rient, alors je me dis qu’il loue l’initiative du journaliste sportif. De tout le programme, ce qui m’a le plus plu, c’est quand je me suis mise, moi aussi à travailler. Je faisais parti de la chaine qui transportait les sceaux de béton pour superposer les parpaings. Et subitement, je me retrouve non loin du 9. Juste une personne nous sépare. Ash, le goût de ça! Je fais tout pour attirer son attention. Il faut aussi qu’il sache que j’existe, et qu’il me demande de faire un selfie avec lui. Je suis aussi une star quand même. N’est ce pas me voici qui crie: « les sceaux vides ». Vous avez compris, je transportais seulement les sceaux vides. Et lorsqu’ils étaient remplis par Samuel Eto’o, on me les renvoyait quelques secondes après pour un autre remplissage. C’est donc lors de ces différents passages que je criais. Et laissez-moi vous dire que la Légende s’est arrêtée à plusieurs reprises pour me regarder. C’est alors là où je cranais. Je faisais comme si je ne l’avais pas vu hein, alors que dans mon cœur je disais :"qu'est ce qui fait je me filme avec lui ééé"? Jusqu’à j’appelle un confrère et je lui demande de me filmer en train de travailler. Le gars dit qu’il ne se déplace pas. N’est ce pas je me lance ailleurs ? Je demande à Edouard Tamba de MTN Cameroon de me faire une photo, sinon l’amitié finie. Je suis alors sûre que personne n’a suivi hein, à peine il s’éloigne de moi que je vois comment les regards sont tournés vers moi. Massa ! les bénévoles avaient écouté ma doléance. Dieu merci, Eto’o n’avait rien suivi. Maintenant que j’y pense, il pouvait accepter de faire un selfie avec moi hein, surtout qu’il a reconnu en moi une star. Mais pour espérer prendre une photo avec le ballon d'Or un jour, il faudra qu’on se retrouve aux mêmes endroits, mais je ne vois où, si ce n’est dans le cadre du travail.

Michèle Ebongue

Œuvre caritative : Samuel Eto’o, de footballeur à Gouverneur