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journal de Michèle Ebongue

Voyage clandestin: Descendants d’esclaves et esclaves

24 Novembre 2017 , Rédigé par Ebongue Michele Publié dans #Société

Voyage clandestin: Descendants d’esclaves et esclaves

Malgré l’abolition du commerce des noirs il y a des  milliers de  décennies de cela, certains africains sont encore victimes de cette pratique aujourd’hui.

Qui n’a pas lu dans les réseaux sociaux ce que subissent des hommes, des femmes et des enfants en Libye ? D’autres ont même fait plus, ils ont regardé des images de tortures et de séquestration de noirs.  D’ailleurs, même les journaux locaux n’ont pas pu passer à côté de cette information. Une histoire aussi invraisemblable que choquante. C’est par des posts sur Facebook, des Tweets et des articles en ligne que beaucoup ont su que la traite des noirs existe encore. Et à vrai dire, je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer, parce que certaines personnes n’ont pas encore compris que la couleur de la peau n’est qu’une couverture, que le vrai homme ne se définit pas à sa race, mais à son cœur. Sinon, combien avons-nous rencontré « des peaux blanches » dont le comportement n’était pas  différent de celui qui est attribué aux noirs ? Et vice versa.  Les cultures et les traditions sont certes  différentes, mais nous sommes tous pareils.   Sinon, dites moi s’il y a parmi ces deux races, ceux qui ont deux cœurs, ou encore ceux qui ne respirent qu’avec une narine, alors qu’ils détiennent les deux ? Encore que le souffle de vie est un don de Dieu.

En vrai, cette histoire m’a fait penser aux films que l’on a souvent diffusés  sur le petit écran. Du genre « Racine » et plus récent encore « 12years on slave ». Sauf que cette fois, ce n’était pas la mise en scène. Les douleurs, les blessures, les cris de détresse et que sais-je encore, étaient réels. Il y a pas mois de «2jours, ma curiosité m’a amené à regarder une vidéo des « pratiques diaboliques » des Libyens. A vrai dire, si la personne qui a posté cette vidéo mettait comme légende « images choquantes », j’allais m’abstenir de regarder celà. Ce que j’ai vu, je ne peux le raconter ici. C’était une horreur, du jamais vu. Les commanditaires de l’horreur agissaient sans aucune pitié, sans aucun remords, aucune contrition. Comme des animaux sauvages, mais habillés. De peur d’être reconnus, les esclavagistes qui filmaient tout dans le moindre détail évitaient d’apparaitre dans les vidéos. Comment de telles choses peuvent se produire à l’insu du gouvernement Libyen ? Pourquoi toujours aucune sanction ? Et à qui la faute ? Sont les questions que beaucoup d’entre nous se posent. Pire encore, certains lancent la pierre à ces migrants qui ont quitté leur pays à la recherche du bien-être. "Qui les a d’abord envoyé là-bas ?", « Vous fuyez votre pays pour être esclave ailleurs ?», lit-on ça et là. Sauf que si les conditions de vie  étaient bonnes chez eux, je ne  crois qu’il y aurait autant de migrants. Même si pour beaucoup, l’Occident est l’Eldorado. Vous allez certainement me dire « La Libye c’est l’Europe ? », non ça ne l’est pas, mais c’est un pays de transit. D’où le nombre assez importants de migrants.

De retour à la maison

Au Cameroun, c’est exactement 250 personnes qui ont été rapatriés, parmi lesquelles des femmes enceintes. Une véritable délivrance  pour la plupart d’entre eux, même si leurs rêves et ambitions sont allés en cendres, car, « les aventuriers » n’ont pas foulé le sol d’un seul pays européen. Lors de leur arrivé en terre camerounaise, certains migrants ont raconté leurs mésaventures. Ils ont avoué avoir été séquestrés dans des cachots. Des femmes admettent avoir été violées à maintes reprises par plusieurs hommes, d’autres parlent de Kidnappings et demande de rançons, du viol de mineurs etc. Un véritable marché aux esclaves, car les ventes se faisaient aux enchères. D’ailleurs, l’un d’entre eux a avoué que certains étaient vendus à 30 000FCFA, soit quelques billets seulement en plus du Smig au Cameroun.

à l'aéroport

Parmi les multiples révélations des migrants, une m’a prouvé une fois encore que certaines personnes ne se soucis que du paraitre, et peu importe si les proches, la famille en souffrent. Mireille, le nom que j’ai attribué à une migrante qui s’est confiée à l’une des chaines les plus regardée au Cameroun a confié que sa mère lui a demandé pourquoi elle est rentrée. « Je n’avais pas le choix », lui a-t-elle répondue en larmes. Elle venait juste d’annoncer son retour au pays.  « Tout le quartier va se moquer de moi », a lancé sa mère, pour faire savoir son mécontentement, a confiée Mireille à la chaîne. Pour cette mère, les conditions dans lesquelles se trouvait sa fille lui importaient peu. A écouter ses propos tels que raconté par sa fille, seul le paraitre compte pour elle, et peu importe si cela nuit à sa propre progéniture. Encore qu’elle n’est pas la seule à agir de la sorte, car on en voit tous les jours dans nos quartiers. Mais pour moi, le plus révoltant n’est ni la torture que subissent les noirs en Libye, ni l’égoïsme de certains parents, mais l’inconscience et l’entêtement de ces migrants qui dès demain, reprendront encore la route pour atteindre  l’Europe.

Michèle Ebongue

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