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journal de Michèle Ebongue

Production: Le riz du Cameroun, une véritable perle rare

4 Novembre 2015 , Rédigé par Ebongue Michele Publié dans #Economie

Production: Le riz du Cameroun, une véritable perle rare

Le laxisme des autorités, l’absence de commercialisation et d’une véritable promotion freinent l’expansion de la production du riz local.

Du marché central au marché Mboppi de Douala, il n’y a pas l’ombre du riz camerounais. D’ailleurs, plus de la moitié des commerçants rencontrés disent n’avoir jamais aperçu ce riz. Tant chez les fournisseurs, que chez les propriétaires de supermarchés. Bref, "rien qui prouve qu’on en produit encore", lâche l’un d’entre eux. D’autres commerçants par contre sont étonnés, parfois même ému de savoir que le Cameroun produise le riz.

Au marché Mboppi par exemple, les commerçants ne voient pas dans quel intérêt ils devraient vendre le riz local. L’importé a inondé le marché, surtout qu’il est à la portée de toutes les bourses. Il se vend en kilogramme comme en boîte, selon sa qualité. En brisure comme en long grain. Ainsi, le prix des sacs de 25kg brisure varie entre 9.000fcfa et 11.000fcfa selon la marque. Tandis que le prix des longs grains en 50kg oscille entre 17.500fcfa et 20.000fcfa. Toutefois, certains commerçants affirment que si ce riz était commercialisé, il coûterait beaucoup plus cher que le riz de provenance asiatique (céréale thaïlandais, indien et chinois…qui abonde sur le marché camerounais Ndlr). Ces derniers ne s’attaquent pas alors uniquement au prix auquel ce riz pourrait être vendu à la population, mais aussi à la quantité produite "le Cameroun produit d’abord quelle quantité de riz pour qu’il soit commercialisé dans tout le territoire ?", s’interroge Alain Fossi, commerçant au marché Mboppi.

Pour ceux qui ont eu l’occasion de vendre ce joyaux camerounais, cette céréale n’était pas aussi onéreuse comme peuvent le penser certains de leurs collègues. Le véritable bémol qui pouvait exister entre le riz étranger et celui de fabrication locale était la quantité. "J’ai vendu le riz de Ndop il y a environs 3ans, mais il sortait uniquement en 3kg et en 5kg", confie une commerçante. Mais pour ce qui est du goût, "la graminée issue de nos terres reste meilleure", a-t-elle ajoutée.

Les localités telles que Yagoua dans l’extrême nord, Ndop au nord-ouest et Tonga à l’ouest, sont les sites les plus connus de production de riz au Cameroun. Toutefois, la production de ces rizières est infime, et ne peut en aucun cas satisfaire la demande. Surtout que le riz est le produit alimentaire le plus consommé au Cameroun, avoue une source à la Délégation régionale du commerce pour le Littoral. À en croire les dires de ce dernier, cette production passe inaperçue sur le marché et ne peut que ravitailler les populations des dites localités. C’est la raison de sa non exportation, car la production est insignifiante.

Obstacles à l’accroissement

L’agriculture comme beaucoup d’autres secteurs au Cameroun rencontre d’énormes difficultés, très souvent liées à l’organisation du secteur et à la désinvolture des pouvoirs publics. C’est pourquoi, elle reste archaïque, avec des techniques de production pas du tout mécanisées. C’est pourquoi David Fotsa technicien d’agriculture, peut affirmer que l’agriculture pratiquée au Cameroun demeure celle de subsistance. Avec un matériel dépassé à savoir les houes, les brouettes, les portes tout etc. À ces obstacles s’ajoutent la mauvaise qualité des semences, l’insuffisance des machines agricoles pour la préparation du terrain. On pourrait alors dire que le Cameroun manque de tout, sauf bien entendu des terres. La riziculture locale ne bénéficie alors presque d’aucune campagne de promotion pour le faire connaître aux consommateurs des autres régions.

Michèle Ebonguè

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